Lo extremo / L'extrême / The extreme

[esp] Lo extremo

La extrema derecha es lo peor que puede ocurrir. La extrema cualquier cosa es lo peor que puede ocurrir. Pero iremos a votar. El gobierno no ha ayudado tampoco. El riesgo es inmenso, ataques a los derechos y libertades fundamentales, sometimiento del poder judicial y de la prensa, embrutecimiento de la sociedad, menoscabo de los más vulnerables, exclusión de las personas extranjeras, estigmatización de las personas racializadas, menoscabo de los derechos de las mujeres y de las minorías, negación de la magnitud del cambio climático, entre otros, como enumeran Lénaïg Bredoux y Carine Fouteau. Se llama a estar unidxs, frente a esta gente de inclinaciones miserables. Publican una carta colectiva en Le Monde, una larga lista de personas del mundo político, intelectual, activista y artístico, estamos convencidxs, dicen, de que la victoria es posible, si respondemos a las expectativas sociales urgentes, si defendemos soluciones para los seres vivos, la ecología y el clima, si valoramos las luchas feministas, la lucha contra todas las formas de racismo, contra el rechazo a las personas musulmanas y el antisemitismo, contra la estigmatización de las personas inmigrantes y las minorías sexuales, y por el respeto, la dignidad y la igualdad, y si tenemos la justicia como obsesión y la democracia como brújula, incluso para nosotros mismos. Como dice Matthijs Rooduijn, en Francia, el RN (partido de extrema derecha) ha conseguido desdemonizarse, y eso es muy interesante, porque este movimiento no se ha vuelto más moderado, sus propuestas sobre la inmigración no han cambiado, y sigue siendo tan nativista, nacionalista, populista y autoritario como siempre. Dan ganas de llorar. Pero NO. Podremos llorar pero no solamente. Porque es de vida o muerte, a votar el 30 de junio y el 07 de julio.

Andrea Balart


[fr] L'extrême

L'extrême droite est la pire chose qui puisse arriver. Tout ce qui est extrême est la pire chose qui puisse arriver. Mais nous irons voter. Le gouvernement n'a pas aidé non plus. Le risque est immense, atteintes aux libertés et droits fondamentaux, mise au pas de la justice et de la presse, brutalisation du corps social, fragilisation des plus précaires, exclusion des étrangères et étrangers, et stigmatisation des personnes racisées, régression des droits des femmes et des minorités, déni de l’ampleur du dérèglement climatique, entre autres, comme l'ont listé Lénaïg Bredoux et Carine Fouteau. Un appel à s'unir contre ces personnes aux penchants misérabilistes a été lancé. Une lettre collective a été publiée dans Le Monde, signée par une longue liste de personnalités du monde politique, intellectuel, militant et artistique, nous sommes convaincus, disent-ils, que la victoire est possible, si nous répondons aux attentes sociales urgentes, si nous défendons les solutions pour le vivant, l’écologie et le climat, si nous valorisons les luttes féministes, le combat contre tous les racismes, contre le rejet des personnes musulmans et l’antisémitisme, contre la stigmatisation des personnes migrants et des minorités sexuelles et pour le respect, la dignité et l’égalité, et si nous avons pour obsession la justice et pour boussole la démocratie, y compris pour nous-mêmes. Comme le dit Matthijs Rooduijn, en France, le RN (parti d'extrême droite), a réussi à se dédiaboliser, et c’est très intéressant, car ce mouvement n’est pas devenu plus modéré, ses propositions sur l’immigration n’ont pas changé, il est toujours aussi nativiste, nationaliste, populiste et autoritaire. Cela donne envie de pleurer. Mais NON. On peut pleurer mais pas seulement. Parce que c'est une question de vie ou de mort, allez voter le 30 juin et le 07 juillet.

Andrea Balart


[eng] The extreme

The extreme right is the worst thing that can happen. Extreme anything is the worst thing that can happen. But we will go vote. The government has not helped either. The risk is immense, attacks on fundamental rights and freedoms, subjugation of the judiciary and the press, brutalization of society, undermining of the most vulnerable, exclusion of foreigner persons, stigmatization of racialized people, undermining of the rights of women and minorities, denial of the magnitude of climate change, among others, as listed by Lénaïg Bredoux and Carine Fouteau. There is a call to be united against these people of miserable inclinations. A collective letter has been published in Le Monde, signed by a long list of people from the political, intellectual, activist and artistic world, we are convinced, they say, that victory is possible, if we respond to urgent social expectations, if we defend solutions for living beings, ecology and climate, if we value feminist struggles, the struggle against all forms of racism, against the rejection of Muslim people and anti-Semitism, against the stigmatization of immigrant people and sexual minorities, and for respect, dignity and equality, and if we have justice as our obsession and democracy as our compass, even for ourselves. As Matthijs Rooduijn says, in France, the RN (far right party) has managed to de-demonize itself, and that is very interesting, because this movement has not become more moderate, its proposals on immigration have not changed, and it is still as nativist, nationalist, populist and authoritarian as ever. It makes you want to cry. But NO. We may cry but not only. Because it is a matter of life or death, go vote on June 30 and July 07.

Andrea Balart





Original photographies © Celeste Laila D'Aleo.
Image postproduction: Andrea Balart. 

[fr] Charlotte Loiseau - Indomptable

J’ai toujours détesté le rose. Je préfère le bleu, pour sa complexité, sa force, sa profondeur et son éclat. J’ai toujours détesté cuisiner. Je préfère manger, même si, nous le savons tous, c’est très mal vu pour une femme de manger beaucoup et sans complexes. J’ai toujours voulu réussir professionnellement. Ambitieuse, carriériste, arriviste, égoïste, j’ai tout entendu. Je ne veux pas de famille. Je ne veux rien construire, rien qui m’attache définitivement à un endroit ou à quelqu’un. J’ai une soif débordante de liberté, dont les crues défient les barrages de la société. Je veux créer, pas concevoir. Je veux aimer, pas élever. Parti pris, on ne peut pas tout avoir. Lorsque j’étais enfant, au lieu de fabriquer à mes poupées un foyer agréable, décoré, avec un mari et des bambins attablés autour du rôti du dimanche, je leur rasais la tête, je leurs dessinais à l’indélébile des tatouages immenses, le long du dos, je leur perçais les oreilles, leur trouais les jeans, leur noircissais les paupières de fard approximatif, fabriqué à partir de crayons de couleur. Des poupées à qui je ressemble un peu, maintenant que j’y pense. Je les faisais enjamber des motos, conduire des vans, piloter des avions. J’ai toujours aimé les moteurs. Dans leurs bruits graves, je retrouve un peu de ma voix rauque au lendemain de l’ivresse, avant le premier café du matin. Dans leur constance, je retrouve un peu de ma détermination, lorsqu’obstinée je m’affaire à mener à bien tout ce que j’entreprends. Dans leur simple conception j’y vois ma liberté chérie, celle de sauter dans un car et de plier bagage, pour une durée indéterminée. Mon seul contrat à durée indéterminée, c’est celui que j’ai signé avec le reste du monde, me promettant de traverser chacune de ses frontières, de fouler tous ses déserts, de palper toutes ses neiges et de longer toutes ses côtes, de brasser tous ses océans, escalader toutes ses montagnes et admirer les plafonds de toutes ses cathédrales. Je veux continuer à me ficher de tout, à ne jamais avoir d’horaire ou d’autres préoccupations que celle d’apprécier plus encore demain ce qui m’aura émerveillé aujourd’hui. Je veux continuer à faire mien chaque rayon de soleil, à boire les gouttes de pluie comme une enfant, sauter dans les flaques avec mes baskets sales, m’asseoir dans l’herbe pour lire tout une après-midi, aller seule au cinéma, admirer une inconnue. Je veux continuer à nourrir mon âme d’enfant dans mon corps d’adulte qui traverse les années comme autant de pas vers de nouveaux horizons. Et, vous l’aurez compris, explorer est ma seconde nature.



* Charlotte Loiseau. Amatrice de poésie et d'expériences artistiques en tous genres, je joue avec les sonorités et les images, tangibles ou mentales. J'aime découvrir le monde et, à la manière de croquis, dessiner avec des mots ce que mes yeux ont saisi de la beauté de ce qui nous entoure. Si la beauté est partout, alors j’aspire à l’être aussi. Curieuse, engagée, passionnée et rêveuse, je mets un peu de moi dans tout ce que j’entreprends.



[esp] Sozar - El rencor

Todo lo que sobra lo voy a quemar
Para calentar mis manos 
Si no es suficiente voy a agregar 
La leña que me queda del verano

Cuantas palabras ridículas guardé
Para decirte en algún momento 
El momento no llegó, lo esperé 
Me tragué todo mi veneno 

Mira, las manos que dices que tanto admiras
Con llagas cubiertas de estigmas 
Supuran entre las espinas
De los arbustos que crecieron a mi alrededor

Miré fijamente al sol por tanto tiempo
Que mis retinas se consumieron
Ahora la noche más oscura es mi templo
Son ruinas de lo que otros construyeron

Entre las tinieblas conocí lo amargo
Que se estancó en mi lengua para siempre 
Me olvidé de lo dulce y de buscarlo
Me olvidé del perdón y de su fuente 

Cansa el hambre y la sed de venganza 
Una sombra que nunca avanza 
Es otro tipo de constancia 
Es un estímulo oscuro para la corrosión 

Ácido fluyendo en torrente por mis venas
La verdad Me hace más daño a mí que a ti
El rencor corrompe hasta el alma más buena 
Y yo que nunca lo he sido claro que me perdí 

Me arden las sienes de rabia y fuego
Las serpientes que adornaban mi pelo
Ante su reflejo en tu escudo de ego
Convertidas en piedra se revientan en el suelo
Abre tu pecho con tu espada, qué me importa 
Exhibe tus heridas como un estandarte en el desierto 
Finalmente el rencor todo lo soporta
Todo lo que me hacía ser yo está muerto



* Sozar es una música, compositora y poeta ubicada actualmente en Santiago de Chile. A sus 35 años, ha comenzado recientemente a compartir sus creaciones musicales y literarias. Su lírica se caracteriza por describir tormentos, a veces con mucho drama y a veces con sorna. Instagram: @sozarmusic



[fr] Lou Cadilhac - Mes amies et Fanny Polly

    Je bois lentement mon café, assise sur cette chaise bien trop haute pour que je m’y sente bien, dans cette cuisine au long passé familial. Devant mes yeux baillant passe cette beauté féline qui partage ma vie, mais entre mes artères il n’y a aucune place pour mon amour d’elle. 
Mon frère est en face de moi. Je lui parle, dans les mots que je jette il y a le recul de la tête qui pense à F. Je parle avec mon amie, elle me sauve un peu de la douleur de l’absence de F., mais c’est encore lui que mon esprit recherche dans ses créations imagées et douloureuses. 
Les dés sont jetés, et encore une fois, la sentence me bousille les oreilles. La peur s’infiltre entre mes dents, par l’ensemble de mes muqueuses. 
La peur. 
Grande peur dans le bas du ventre. 
Peur de ne plus peupler son cœur alors que son visage harcèle ma folie, 
Peur de perdre son amour, 
Peur surtout, 
De me perdre dans cette volatilisation des messages d’amour, de ne pas pouvoir m’identifier comme objet de désirs exclusifs, 
Peur de me rendre compte que je suis comme la mère, bousillée il y a des milliers d’années sous les coups du père. 
Peur, encore, de ne pas voir les yeux magnifiques de mes amies, de ne pas entendre leurs paroles, de ne pas pouvoir m’incarner avec elles tant qu’il ne m’aura pas assuré qu’il y a en moi quelque chose de spécial. 

Effrayée, de ne plus pouvoir apercevoir mes rêves au-delà du voile de son absence, 
De ne pas savoir qui je suis sans le fantasme d’un homme, 
De retrouver si vite la perte de R. dans mes entrailles à la mémoire multiséculaire, 
De ne trouver aucune expérience formatrice dans mon esprit amnésique. 

Il n’y a plus 
L’ombre imperceptible de tes paupières 
Ni l’écho amplifié de ta voix 
Les mots qui colportent l’amour ont quitté mes lèvres 
Les signe d’un au-delà immensifié par ton corps s’évanouissent 
Brusquement 
Je reste là, la peau pleine de chair rouge 
Et les yeux craintifs 
Je reste là, avec l’espoir fugitif d’un voyage futur auprès de tes songes, 
Je reste là, fatiguée de mes réminiscences impropres au repos des pores 
Je reste là et imagine le scintillement des perles sacrées. 

Qu’y a-t-il en nous, quel vide vient surgir, magmatique, quand l’homme ne parle plus ? Quel charnier archaïque l’idée de son corps avec une autre vient réveiller en moi ? 
La promesse d’une rupture imminente (« On en parlera plus tard, maintenant il faut prendre le temps de réfléchir », avait dit F.) qui n’arrive jamais me rentre sous la peau, investit tous mes organes. Abandonnique, ce terme s’impose à moi. Cette peur extrême de la séparation, de la perte : l’évidence de sa dépendance, malgré tous les textes qu’on a mis dans sa tête. 
Pleine de frayeurs archaïques, 
Et pourtant. Fanny Polly, cette autre F., qui vient déverser en moi la puissance d’une voix féminine qui ne parle presque jamais de l’amour des hommes, 
Fanny Polly qui vient me réveiller de sa colère juste, de son ton incisif. 

« On m’a donné un sort, ou plutôt donné un pouvoir 
On m’a traitée de folle, au taf comme aux bancs de l’école. 
On m’a traitée de sorcière 
Frappé fort mais je n’ai jamais fini par terre 

Et pourtant, mes amies et leurs pieds si posés par terre, et leurs voix si grandies de ces mots qu’elles m’offrent, 

Et pourtant, au bout de ma blessure d’abandon, l’espoir que ces voix-là seront celles que mon corps finira par choisir, malgré ses réflexes millénaires, l’espoir que l’Homme finira par devenir pour moi une source d’amour et non pas une promesse permanente de la perte. 

Le café a refroidi, mais je crois que j’ai eu raison de ne pas le finir. 

Quelques existences plus tard, plusieurs jours après avoir bu mon café, j’ai pu retrouver un espace de rationalité en moi, après deux semaines dans une grande tourmente émotionnelle. 
F. est revenu, il y a eu des mots, beaucoup de mots, et je me suis laissé convaincre par les mots de F. Parce que j’avais besoin encore, qu’F parle avec moi ; et il avait besoin aussi de cette présence pour lui. 
Mais un malaise persistait, la certitude d’un malheur sous-jacent derrières mes gencives. 
J’ai regardé, ma main restée sur la poignée de la porte, incapable de la fermer. 
Finalement, la fin : je n’irai plus arpenter les rues de la ville où vit F. Je ne ferai pas ce voyage. Et puis si, finalement, j’allais, ce sera bien. Mais non, je suis triste, je ne devrais pas être triste, et il continue de m’écrire, je n’arrive pas à penser, je veux son affection et je déteste sa présence. 

Finalement, un dimanche soir, la scène finale. Et moi, restée au bord de mon monde, au bord de moi-même, si fatiguée de ne pas avoir réussi à prendre une décision qui me parait évidente aujourd’hui. Surement l’envie de fantasmer, encore, d’alimenter cet univers de chimères que j’emporte avec moi depuis mes 13 ans. 

Un matin, l’envie d’écrire la chronique d’un monde parallèle. 

Dans ce monde parallèle, dès les premiers mots qui viennent rendre mes viscères incandescents, j’aurais arrêté de parler avec F, ou bien, j’aurais gardé mon ventre dans ma tête lorsque je lui parlais ; 
Dans un monde parallèle, j’aurais décidé d’arrêter de lui parler au moment même où il m’aurait dit « je ne peux pas écouter l’eau douloureuse couler de ta bouche, je suis en vacances » 
Dans un monde parallèle, mes émotions auraient été collées à mes baskets quand il aurait eu une absence totale de réaction face à ma cassure émotionnelle 
Dans un monde parallèle, j’aurais retrouvé un espace de moi qui n’a pas besoin de savoir que je suis spéciale pour lui 
Dans un monde parallèle, il n’y aurait pas eu F, mais disons, O., un gentil garçon, un garçon adorable qui m’écouterait quand je lui dirais que j’ai du mal à gérer mes émotions 
Dans un monde parallèle, je serais fière de moi, d’être là, à 28 ans, après les tentatives d’assassinats des pères, la maladie chronique et les amies qui s’enfuient 

Dans un monde parallèle, je m’appelle autrement 
Mais je suis moi 
Je respire plus calmement 
Mais je suis moi 
J’arrive à parler doucement, 
Mais je suis moi 
Je reconnais le regard des amis 
Avec moi 

Dans ce monde qui est désormais le mien, 
J’ai décidé d’écrire à F, 
De lui dire la douleur que son évasion récurrente m’a provoquée, 
De lui dire que l’on ne construit rien de beau avec des silences, 
De lui expliquer qu’il n’est pas plus entier en refusant avec sa bouche intempestive l’attachement qu’il semble pourtant rechercher de tout son corps, 

Dans ce monde qui est le mien, 
J’espère ne pas voir l’estime de moi se faire la male face à l’incapacité que j’ai eu à fermer une porte brusquement, 
Dans ce monde qui est le mien, 
J’irai voir les réparateurs d’âme pour mieux comprendre pourquoi j’ai laissé la porte entrebâillée,
Pour mieux comprendre pourquoi je n’ai pas su prononcer un adieu au bon moment 

Dans ce monde qui m’appartiendra bientôt, 
J’irai me réveiller avec l’âme méditante et le cœur plein d’espérance 
J’aurai compris que je suis une amie avec moi, une sœur pour moi, l’écho de mon ombre remplie d’âme  



* Lou Cadilhac 
J’ai toujours trouvé dans la littérature l’espace de ma plus intime intériorité. Je suis passionnée par la compréhension de mon existence et du monde, fascinée par l’altérité qui est soi et par l’étranger qui nous appartient.





[eng] Lena Glutnerk - The perfect crime

Prologue: A girl is born

Part 1: Oh, the places you will go!
If I had a dime for every time,
A girl got drunk.
She was feeling in a funk.
Had a bad day, this girl is gonna pay!
She thought “Oh the places I will go!”
She thought “No means no!”
But she ended up raped by a guy she met. 
The dude didn’t even break a sweat. 
He saw he came he took.
The cops said they’d take a look.
But truth be told the girl, I was drunk.
She should have thought of it better.
Why did she borrow his sweater?
She, I thought that no meant no.
She thought, “Oh the places I will go!”
But truth be told she was just a girl.
He committed the perfect crime.
He will do no time.
Cause crime against girl,
has no punishment in this world.

Part II: Roses are red.
Roses are red.
Violets are blue.
If I am a guy, I am allowed to rape you.

Part III:  Why getting raped was my fault.
1.- I knew I had to work the next day so I shouldn't have gone out
2.- I drank too much
3.- I invited them to my place
4.- I rested my head on his shoulder on the taxi ride home
5.- I was horny, wet because I had been fooling around with the girl from the bar
6.- I didn't scream
7.- I didn't scratch
8.- My no was too quiet.

Part IV: Rape is silent.
It slithers up on you in the deafening absence of sound.
Its two hundred pounds of flesh crushing your lungs.
There is no air.
There are no ears.
No sound.
It’s almost like you were never there.

Part V: Don't stop me now.
The moment you stop and breathe.
Your chest.
The hurt overcomes.
And even though you are tired you know you must move.
Before it catches you.
He already did.
He might again.
MOVE.

Part VI
I have decided to stop.
And be sad for a little while.

The aftermath
Part VI: Fear of them; Sun bathing
The kids are behaving horribly. I spent the morning alone with them. I yelled at my daughter… it’s too late for the beach now, it’s lunch time. We will have to leave after lunch.
My sister sees my face. 
She knows, all mothers know, that face you get when you just want to tell them to do what you fucking told them too, NOW!
Go out she says, relax a bit.
Breathe, breathe, exhale, when did I forget to breathe.
I grab my bikini and my purse and I head out to the docks, I shall sun bathe I declare
I need the warmth of the sun on my skin
My daughter runs to get her shoes, no I tell her firmly, ha, that’s a lie. I say it mean and with rage, with the frustration of having to repeat everything 3 times just to have the sound of my voice acknowledged. Mommy needs alone time.
My daughter’s eyes well up with tears. I hug her and start to crumble.
Go my sister says, just go, you’re like me, you just care too much.
I step out the door, already I am feeling lighter.
I walk to the peer, choose a chair near the docks, away from where people are eating. I lay down, plug in my earphones, ahhh yes, the sun and music wash over me. I smile, I sing, not so loudly that someone will hear. I look at my body in my new yellow bikini, not bad I think. Could be better, but it’s ok.
I drink up the sun, it softens my anger. Kids are hard, but this my friend is good.
“Parlez-vous français ?” 
Ug, interrupted. Like I am gonna be able to give someone directions.
“No, no parlez français”
“German?”
“What are you doing here?”
UG. Goooo awayy
“Vacation” I respond, curt, no smile, but polite. He invites me to a party on his yacht, I say no thank you, not interested, he leaves.
Sun, yes, sun. Something is blocking my light.
“I just had to come back and insist, it’s good to go out and meet people on your vacations. Look, my brother has a child with a foreigner, and you never know, and you can see that these countries are not countries where you go around stealing women.
Wait what? Well if I wasn’t thinking that before I sure am now.
“No thanks, really no thanks”.
I wait till he leaves, my mind races, what if he is into human slavery, ug, he is probably just a douche.
Close my eyes, the sun the sun... no... gone my internal alarm, keep your eyes open, is the boat closer??
Better get up, walk, slowly, calm pace, normal, now turn slowly and check, no better not, just move forward keep out of his eye line. Ah relaxing sun, don't complain Lena just walk.
I turn down an unknown street, old buildings with basements, you can tell they have basements because of all the little windows with bars on them. How many women have lived trapped there I wonder? Oh shut up mind just shhhh

Epilogue
They told her this proves you are strong.
They told her you are a stronger, better woman for it.
They told her, her trauma was a badge of honor.
They suck.
She was sadder.
She was more frightened.
She couldn't even trust her own thoughts because they told her they weren't hers anymore.
Stop making women’s hurt your happy ending.
Stop romanticizing the unjust.
Stop stealing our right to be angry.
Stop stealing our rights.
Stop.



* Lena Glutnerk. I was born on the small island of Förh, Germany the year 1991. Graduated with a bachelor of arts, and currently living a gypsy life. Words are my shield and home and blanket fort.




[fr] Anaïs Rey-cadilhac - Pétrifier

Pétrifier, du latin petra (pierre, rocher). Le mouvement. Une feuille qui se glisse imperceptiblement dans l’eau, un animal qui vient éparpiller ses pas au gré de ses déambulations. Les hommes qui marchent, qui rient, qui grouillent, qui dansent et font scander leur pas sur les sentiers de l’espace partagé. 

Le mouvement. La paralysie. Euthanasie, absence de vie et de souffle. L’Autre arrivent, elle est deux, son souffle s’évacue et elle l’entend comme venant d’une source rattachée à son corps mais étrangère, comme un filet de vie mécanique qui n’est plus relié à ses poumons.
 
Elle regarde le dôme formé par la couverture, et elle sait qu’elle ne sortira plus jamais de ce Temple. 

Un bruit ? Non, rien, bien évidemment qu’il n’y a pas de bruit. Elle a un cœur d’enfant et son corps est déjà entraîné dans une maturité irrévocablement meurtrière. 

Crie-t-elle ? Non, bien sûr qu’elle ne crie pas. Pourquoi aurait-elle crié ? Ce qui s’est passé n’a pas de nom. On ne dit pas ce qui n’a pas de nom. On ne pleure pas au nom de l’Inexistant. 

Elle a sorti la tête de la couverture, mais est encore sous cette épaisse couche d’existence qui a commencé à prendre corps sur sa peau. 

Par la fenêtre une branche d’arbre vient éveiller son regard. Les feuilles remuent lentement, et le mouvement de l’arbre vient scander le son saccadé du souffle qui s’échappe mais qui n’est pas à elle. L’arbre bouge, lui qui est tronc et dur, il vit et vient éclabousser d’un projecteur vert son immobilité.
 
Une feuille vient en bousculer une autre et ce choc minuscule vient rappeler celui de ces deux choses collées quelques siècles plus tôt. Il est 14 h et elle a 8 ans ; quand elle aura connu le double de cette existence, elle aura l’air d’un être différent mais l’Autre sera toujours celle du Temple, unitemporelle et morte-vive. 

Il est 14h peut être, il sera ensuite 20h, 8h, 16 heures parfois, et toujours elle se verra à côté de son corps.
 
Elle regarde de nouveau par la fenêtre, mais le vert qui envahissait l’encadrement a disparu. 

Il est 14h, Lili a 8 ans et son monde est unicrome.



* Anaïs Rey-cadilhac, 28 ans ; je suis passionnée par la littérature, les sciences sociales et l’interculturalité de manière générale. Après des études à Lyon, je vis actuellement à Montpellier ma ville d’origine où je donne des cours de FLE (Français Langue Etrangère) ; dernièrement débarquée dans la belle Ville de Barranquilla en Colombie pour un stage d'enseignement.



[esp] Carmen Ávila - Instructivo

Para olvidar a ese hombre
ve en cine la última película de Tom Cruise
tómate tiempo para caminar sin rumbo por la ciudad
sube al segundo piso de tu casa corriendo
y baja los escalones saltándolos de 2 en 2
compra un libro de cocina, haz todos los pasteles que vienen en él
luego cómetelos
limpia un costal de frijoles, dónalo a los pobres
mira en la plaza a las palomas que esperan que las alimentes
pero no las alimentes
tramita una visa en la embajada de los Estados Unidos
planea un viaje por Europa
mira la televisión todo el día
vuélvela a mirar sin encenderla
trabaja en una zapatería, dale a los clientes 2 zapatos izquierdos
toma clases de trombón y húngaro al mismo tiempo
únete a Green Peace o lánzate de candidata a diputada
por el Partido Social-Demócrata
pide informes para enrolarte en un convento
quédate varias noches sin dormir
pensando, pensando, pensando
emborráchate en las fiestas, busca fiestas, haz fiestas.
Córtate el pelo, tíñetelo, hazte la base, córtatelo otra vez
aprende a patinar en hielo sin patines
vuélvete testigo de Jehová o budista
y si no te satisface vuélvete lesbiana, vuélvete puta.
Platica con la señora que barre descalza, bajo la lluvia, el agua que 
    corre por la calle
ve al asilo de ancianos y pregúntale como le hizo para olvidar todo 
    la viejita con Alzheimer
y solo de esa manera
y solamente entonces
te darás cuenta:
el olvido no es fácil.


[1] Este poema forma parte del libro “Terrible extrañeza. Antología personal” (Instituto Coahuilense de Cultura, 2013). 

 
* Carmen Ávila. Poeta y narradora mexicana. Licenciada en Comercio Internacional y Doctora en Administración Pública y Políticas Públicas por el Tecnológico de Monterrey, con estudios en la Universidad de Harvard y la Universidad Carlos IV de Praga. Autora de diez libros, y textos suyos han aparecido también en antologías. Ganó el XVII Premio Nacional de Poesía Enriqueta Ochoa 2010, el Premio Nacional de Cuento Rafael Ramírez Heredia 2013, el Premio Dolores Castro 2017 y Premio Nacional de Juegos Florales Ramón López Velarde 2019. Vive actualmente en Lyon, Francia.




La revista viva / La revue vivante / The living journal

[esp] La revista viva

Simone es una revista viva. Que quiere llevar la euforia a su máximo. La euforia del compromiso y la justicia. La euforia de la conversación y el arte que transforma. Simone fue pensada para transformar. Es un proyecto colectivo de activismo feminista para construir el feminismo y difuminar las fronteras. Terminar con ellas. Simone quiere hacer del movimiento su esencia. Además de la revista, cuenta con un club de lectura, un taller de escritura, un club de cine, un grupo de literatura, y próximamente, un suplemento literario, G. (Gabriela), uno de crítica de arte y teoría feminista, Virginia, y uno sobre antirracismo y ecología, Hannah. Simone quiere ser activismo, teoría, literatura, música, cine, teatro, danza, fotografía, ilustración, artes visuales y plásticas, traducción. Abarcar todos los espectros del alma. Para decir. Para crear. Para actuar y modificar. El feminismo es una experiencia en movimiento. Una experiencia en grupo. Reflexionar y actuar. Ayudarse y ayudar. Compartir y salvar. Profundizar, profundizar y comprender. Leer e interpretar. Intuir. Desarrollar. Interrumpir. Revolucionar. Una revista humilde y empática. Que se toma el tiempo necesario. Una revista con fuerza y perseverancia. Una revista que recuerda quienes vinieron antes y abre camino para lxs que vienen. Una revista que no ve separaciones entre los seres vivos. El momento en que todo se conjuga. Simone es el instante eufórico que hace florecer en la música del encuentro. No ha querido ser otra cosa que un espacio de unión en las palabras. Porque la palabra y la acción es lo que transforma. El arte. El alma abierta a la vida. A la pluralidad. Simone es como un alma con el deseo de ser mejor. De una sociedad mejor y un planeta mejor. Donde no haya dominación y haya libertad. Lo que guía a Simone es el amor. La justicia, la poesía, y el amor.

Andrea Balart
Lyon, junio de 2024.


[fr] La revue vivante

Simone est une revue vivante. Qui veut porter l’euphorie à son maximum. L’euphorie de l’engagement et de la justice. L’euphorie de la conversation et de l’art qui transforme. Simone a été conçue pour transformer. C’est un projet collectif d’activisme féministe pour construire le féminisme et brouiller les frontières. Pour y mettre fin. Simone veut faire du mouvement son essence même. En plus de la revue, elle a un club de lecture, un atelier d’écriture, un ciné-club, un groupe de littérature, et bientôt, un supplément littéraire, G. (Gabriela), un de critique d’art et de théorie féministe, Virginia, et un sur l’antiracisme et l’écologie, Hannah. Simone veut être du militantisme, de la théorie, de la littérature, de la musique, du cinéma, du théâtre, de la danse, de la photographie, de l’illustration, des arts visuels et plastiques, de la traduction. Pour embrasser tous les spectres de l’âme. Dire. Créer. Agir et modifier. Le féminisme est une expérience en mouvement. Une expérience de groupe. Pour réfléchir et agir. S’aider et aider. Partager et sauver. Approfondir, approfondir et comprendre. Lire et interpréter. Avoir l’intuition. Développer. Interrompre. Révolutionner. Une revue humble et empathique. Qui prend le temps nécessaire. Une revue qui a de la force et de la persévérance. Une revue qui se souvient de ceux qui sont venus avant et qui ouvre la voie à ceux qui viendront. Une revue qui ne voit pas de séparations entre les êtres vivants. Le moment où tout est rassemblé. Simone est l’instant euphorique qui s’épanouit dans la musique de la rencontre. Elle n’a pas voulu être autre chose qu’un espace d'union dans les mots. Parce que la parole et l’action, c’est ce qui transforme. L’art. L’âme ouverte à la vie. À la pluralité. Simone est comme une âme qui a le désir d’être meilleure. Une meilleure société et une meilleure planète. Où il n’y a pas de domination et où il y a de la liberté. Ce qui guide Simone, c’est l’amour. La justice, la poésie et l’amour.

Andrea Balart
Lyon, juin 2024.


[eng] The living journal

Simone is a living journal. That wants to bring the euphoria to its maximum. The euphoria of commitment and justice. The euphoria of conversation and art that transforms. Simone was conceived to transform. It is a collective project of feminist activism to build feminism and blur boundaries. To put an end to them. Simone wants to make the movement its essence. In addition to the journal, it has a reading club, a writing workshop, a film club, a literature group, and soon, a literary supplement, G. (Gabriela), one of art criticism and feminist theory, Virginia, and one on anti-racism and ecology, Hannah. Simone wants to be activism, theory, literature, music, cinema, theater, dance, photography, illustration, visual and plastic arts, translation. To embrace all the spectrums of the soul. To say. To create. To act and modify. Feminism is an experience in movement. A group experience. To reflect and act. To help oneself and to help. To share and to save. Deepening, deepening and understanding. To read and interpret. Intuit. To develop. Disrupt. Revolutionize. A humble and empathetic journal. That takes the necessary time. A journal with strength and perseverance. A journal that remembers those who came before and paves the way for those to come. A journal that does not see separations between living beings. The moment when everything comes together. Simone is the euphoric instant that blooms in the music of the encounter. It has not wanted to be anything other than a space of union in words. Because the word and the action is what transforms. The art. The soul open to life. To plurality. Simone is like a soul with the desire to be better. A better society and a better planet. Where there is no domination and there is freedom. What guides Simone is love. Justice, poetry, and love.

Andrea Balart
Lyon, June 2024.



Simone Revue Writing Club

[esp] Simone Revue Writing Club

Ayer tuvimos la primera sesión del taller de escritura Simone Revue Writing Club. Realizado de manera presencial en Lyon, en francés, para personas que forman parte de Simone, un proyecto colectivo, en la que participaron personas que vienen de distintas latitudes, Francia, Rusia, Chile, Argentina, México y Venezuela. Este año estamos trabajando en la escritura de guion documental, y más general en la concepción de estructuras dramáticas en cine, teatro y documental, además de la redacción de guiones y libretos. Para eso contamos con la guía, conocimientos, experiencia y generosidad de Alejandra Toro, realizadora audiovisual y documentalista, con una trayectoria de más de treinta y cinco años en televisión y realización de series documentales ligadas a la antropología social. Actual editora general de la serie documental “Cocina Sin Fronteras”, emitida por Canal 13 Televisión, Chile, y realizadora premiada, entre otros, en Chile, Colombia y España, por sus documentales “Berta y Nicolaza, las Hermanas Quintremán”, dos mujeres mapuches pehuenches que se convirtieron en leyenda por su lucha contra la construcción de una central hidroeléctrica, y “Quiero llorar a mares”, centrada en el caso de los familiares detenidos desaparecidos de Ana González de Recabarren, activista chilena por los derechos humanos, ambos documentales disponibles en acceso abierto en youtube. Estuvimos aprendiendo y conversando sobre progresiones dramáticas, emoción, conflicto y clímax. Porque así es la vida, una progresión dramática, con luchas, viajes, transformaciones y conocimiento. La vida es la dramaturgia del arte vivo, en movimiento. Una progresión dramática, pero interrumpida por talleres como éste, que nos sitúan en un lugar desde donde poder aprender para crear. Para compartir la creación, porque la creación colectiva es la que tiene la fuerza. Eso es Simone, una revista viva, que quiere llevar el feminismo a una experiencia en movimiento. El feminismo es una manera de relacionarse, de observar y de actuar. Una manera infinita y viva. Una manera múltiple y sin miedo. Simone es la experiencia feminista, que quiere abarcar el arte y el activismo completo. Transformar. Igual que una progresión dramática bien creada. No somos las mismas luego de compartir en la dramaturgia. Luego de compartir en los talleres, en los textos, luego de escribir, luego de leer, luego de decidirse a actuar. Simone quiere que todo el esfuerzo sea relevante. Simone quiere justicia y arte. Crearlo todo, un proyecto completo. Integral, como es la vida. Una revista íntegra. Con la fuerza de lo que está vivo. 

Andrea Balart
Lyon, junio de 2024.


[eng] Simone Revue Writing Club

Yesterday we had the first session of the writing workshop Simone Revue Writing Club. It was held in Lyon, in French, for people who are part of Simone, a collective project, with the participation of people coming from different latitudes, France, Russia, Chile, Argentina, Mexico and Venezuela. This year we are working on documentary script writing, and more generally on the conception of dramatic structures in film, theater and documentary, in addition to the writing of scripts and librettos. For this we have the guidance, knowledge, experience and generosity of Alejandra Toro, audiovisual and documentary filmmaker, with a career of more than thirty-five years in television and documentary series related to social anthropology. Current general editor of the documentary series “Cocina Sin Fronteras”, broadcasted by Canal 13 Televisión, Chile, and award-winning filmmaker, among others, in Chile, Colombia and Spain, for her documentaries “Berta and Nicolaza, the Quintremán Sisters”, two Mapuche Pehuenche women who became legends for their struggle against the construction of a hydroelectric plant, and “Quiero llorar a mares”, focused on the case of Chilean human rights activist Ana González de Recabarren’s disappeared detainees relatives, both documentaries available in open access on youtube. We were learning and talking about dramatic progressions, emotion, conflict and climax. Because that is what life is, a dramatic progression, with struggles, journeys, transformations and knowledge. Life is the dramaturgy of living art, in motion. A dramatic progression, but interrupted by workshops like this one, that situate us in a place from where we can learn to create. To share the creation, because the collective creation is the one that has the strength. That is Simone, a living journal, which wants to bring feminism to an experience in movement. Feminism is a way of relating, observing and acting. An infinite and living way. A multiple and fearless way. Simone is the feminist experience, which wants to embrace the whole art and activism. To transform. Just like a well-created dramatic progression. We are not the same after sharing in dramaturgy. After sharing in the workshops, in the texts, after writing, after reading, after deciding to act. Simone wants all the effort to be relevant. Simone wants justice and art. To create everything, a complete project. Integral, as life is. An integrity journal. With the strength of what is alive. 

Andrea Balart
Lyon, June 2024.


[fr] Simone Revue Writing Club

Hier, nous avons eu la première séance de l'atelier d'écriture Simone Revue Writing Club. Elle s'est déroulée à Lyon, en français, pour les personnes qui font partie de Simone, un projet collectif, auquel ont participé des personnes de différentes latitudes, France, Russie, Chili, Argentine, Mexique et Venezuela. Cette année, nous travaillons sur l'écriture de scénarios documentaires, et plus généralement sur la conception de structures dramatiques au cinéma, au théâtre et dans le documentaire, ainsi que sur l'écriture de scénarios et de livrets. Pour cela, nous bénéficions des conseils, des connaissances, de l'expérience et de la générosité d'Alejandra Toro, réalisatrice de films audiovisuels et documentaires, avec une carrière de plus de trente-cinq ans dans la télévision et les séries documentaires liées à l'anthropologie sociale. Elle est l'actuelle éditrice générale de la série documentaire « Cocina Sin Fronteras », diffusée par Canal 13 Televisión, au Chili, et une réalisatrice primée, entre autres, au Chili, en Colombie et en Espagne, pour ses documentaires « Berta et Nicolaza, les sœurs Quintremán », deux femmes mapuches pehuenches devenues des légendes pour leur lutte contre la construction d'une centrale hydroélectrique, et « Quiero llorar a mares », centré sur le cas des proches détenus portés disparus d'Ana González de Recabarren, militante chilienne des droits humains, deux documentaires disponibles en libre accès sur youtube. Nous avons appris et parlé des progressions dramatiques, de l'émotion, du conflit et du point culminant. Parce que c'est ça la vie, une progression dramatique, avec des luttes, des voyages, des transformations et des connaissances. La vie est la dramaturgie de l'art vivant, en mouvement. Une progression dramatique, mais interrompue par des ateliers comme celui-ci, qui nous placent dans un lieu où nous pouvons apprendre pour créer. Pour partager la création, car la création collective est ce qui a la force. C'est cela Simone, une revue vivante, qui veut amener le féminisme à une expérience en mouvement. Le féminisme est une façon d'être en relation, d'observer et d'agir. Une manière infinie et vivante. Une façon multiple et sans peur. Simone est l'expérience féministe, qui veut embrasser l'art et l'activisme dans leur ensemble. Pour se transformer. Tout comme une progression dramatique bien créée. Nous ne sommes plus les mêmes après avoir partagé la dramaturgie. Après avoir partagé les ateliers, les textes, après avoir écrit, après avoir lu, après avoir décidé d'agir. Simone veut que tous les efforts soient pertinents. Simone veut la justice et l'art. Pour tout créer, un projet complet. Intégral, comme l'est la vie. Une revue intégrée. Avec la force de ce qui est vivant. 

Andrea Balart
Lyon, juin 2024.